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  • 1998 : Découverte de l'accélération de l'expansion de l'Univers
  • 1998 : Introduction de la notion d'"Énergie sombre" par Dragan Huterer et Michael S. Turner pour expliquer l'accélération de l'expansion. Ceci comprend entre autres hypothèses la réintroduction de la constante cosmologique.

Découverte de l'accélération de l'expansion de l'Univers

Au début des années 1990, le modèle le plus accepté parmi les cosmologistes est le modèle $S-CDM$, c'est-à-dire un Univers proche de sa densité de fermeture (plat) constitué en quasi totalité de matière noire froide, et également de matière baryonique froide. Ce modèle montre de plus en plus de faiblesses d'après les dernières observations, et de nouvelles données observationnelles sont nécessaires pour en comprendre les raisons.

Les supernovae sont des évènements consécutifs à la "mort" d'une étoile. Ils libèrent une énergie colossale et sont donc très lumineux. Au début des années 1990, on distingue deux catégories principales de supernovae (SN) :

  • Les supernovae thermonucléaires (aussi appelées supernovae de type Ia) : Elles sont dues à l'effondrement de naines blanches (des étoiles compactes de masse proche de celle du Soleil mais de rayon 100 fois plus petit) maintenues en équilibre contre l'effondrement gravitationnel par la pression de dégénérescence de leurs électrons[?]
  • Les supernovae à effondrement de coeur : Elles sont dues à l'effondrement d'une plus grande variétés d'étoiles massives (masse supérieure à une dizaine de masses solaires) dès lors que leur coeur produit du Fer.
Les supernovae de type Ia se différencient des autres supernovae de type I par la présence de silicium dans leur spectre. Elles sont surtout comme propriété majeure de posséder des luminosités intrinsèques proches. Mieux encore, ces évènements ayant une durée typique de quelques jours, leur courbe de luminosité est parfaitement observable. Pour les SN Ia, la forme de cette courbe, et plus particulièrement la vitesse à laquelle elle décroit, permet de remonter encore plus précisément à leur luminosité intrinsèque maximale, comme découvert en 1993 (M. M. Phillips  1993) . Cela signifie que l'on peut connaitre leur magnitude absolue assez précisément sans connaitre leur distance ! Les supernovae Ia sont donc des "chandelles standard", à la manière des céphéides variables, mais leur importante luminosité permet de mesurer des distances plus lointaines. Ce constat est supporté par des modélisations et il y a de bonnes raisons d'avoir confiance en le potentiel des SN Ia en tant que chandelles standard. Ainsi, observer la courbe de luminosité des SN Ia permet d'en déduire leur magnitude absolue et donc leur distance de luminosité. On peut par ailleurs mesurer leur redshift. Or, la relation entre distance de luminosité et redshift est fixée pour un modèle cosmologique donné. Deux équipes sont alors formées pour recenser ces évènements et en déduire les paramètres de densité de notre Univers : la High-Z Supernovae search team menée par Brian Schimdt et la Supernova Cosmology Project menée par Saul Perlmutter. En 1998, les deux projets font part de leurs résultats (Adam G. Riess, Alexei V. Filippenko et al.  1998) (S. Perlmutter, G. Aldering et al.  1999) , après étude d'une quarantaine de SN Ia. Ils parviennent ainsi à contraindre : La conclusion est alors que l'Univers est incompatible avec une absence d'énergie du vide ou une constante cosmologique nulle. Dans un Univers plat, les données indiquent $\Omega_m = 0,24$ et $\Omega_\Lambda = 0,76$ (L'Univers serait dominé par l'énergie du vide !) et que le paramètre de décélération $q$ est strictement négatif. L'expansion de l'Univers accélère !
Courbes de luminosité de quelques supernovae et fit de la relation distance de luminosité-redshift
Courbes de luminosité de quelques supernovae et fit de la relation distance de luminosité-redshift
La gauche de la figure montre les courbes de luminosité de 10 supernovae Ia, dans deux bandes différentes, en fonction du temps. La forme de la courbe est utilisée pour affiner l'estimation de la luminosité maximale. La courbe de droite représente la relation distance de luminosité-redshift observée, confrontée à plusieurs modèles cosmologiques. Le meilleur fit correspond à $(\Omega_m = 0,24, \Omega_\Lambda = 0,76)$ pour un Univers plat. $(\Omega_m = 1, \Omega_\Lambda = 0)$ (Univers plat et sans constante cosmologique, conforme au modèle $S-CDM$) est exclus. Ces figures sont tirées de (Adam G. Riess, Alexei V. Filippenko et al.  1998) .

Cette découverte majeure est récompensée en 2011 par l'attribution du prix Nobel à Saul Perlmutter, Brian P. Schmidt et Adam G. Riess.

En 1998 toujours, Dragan Huterer et Michael S. Turner introduisent le terme d'"énergie noire" (dark energy) (en référence à la matière noire) pour désigner la forme d'énergie du vide invisible équivalente à une constante cosmologique (Dragan Huterer, Michael S. Turner  1999) .

La pression de dégénérescence d'un gaz d'électron est la pression de ces électrons du au principe d'exclusion de Pauli qui en interdisant deux fermions d'être dans le même état quantique entraine que pour une pression donnée la densité d'électrons ne peut dépasser une certaine valeur.

Références

En savoir plus

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Supernovae Ia

Une supernova de type Ia (thermonucléaire) est le phénomène très lumineux d'explosion d'une naine blanche lorsque celle-ci en accrétant de la matière devient trop massive pour demeurer stable. Les supernovae Ia sont très intéressantes en cosmologie, car ce sont des chandelles standard, similairement aux céphéides. Elles permettent donc d'effectuer des mesures de distance de luminosité. Étant très lumineuses, elles sont détectables même étant lointaines, jusqu'à des redshift dépassant 1. Or, à ces redshift, la dépendance de la distance de luminosité avec le redshift dépend beaucoup du modèle cosmologique, et donc les supernovae permettent de mesurer assez précisément des paramètres cosmologiques. C'est par leur étude que fut découverte l'accélération de l'expansion de l'Univers.

Cette annexe est divisée en trois parties :

  • Naines blanches et masse de Chandrasekhar
  • Effondremment
  • Emploi comme chandelles standards

Les naines blanches, masse de Chandrasekhar

Les naines blanches sont des étoiles très compactes ($m\sim M_{\odot}$ et $R \sim 1\% \cdot R_{\odot}$), principalement constituées de carbone et d'oxygène, qui ne résistent à l'effondrement gravitationnel non pas par des réactions thermonucléaires en leur sein puisque celles-ci ne sont plus prédominantes, mais grâce à la pression de dégénérescence de leurs électrons, d'origine quantique. La suite de ce paragraphe consiste à montrer l'existence d'une masse limite pour ces objets, appelée masse de Chandrasekhar, au-delà de laquelle cette pression de dégénérescence est insuffisante pour soutenir le poids de la naine blanche.

Equation d'état du gaz d'électrons

On considère l'ensemble des électrons qui constituent l'étoile. Ceux-ci sont confinés à d'importantes pressions et densités, et leur comportement est à la fois quantique et relativiste. On cherche à établir l'équation d'état du gaz d'électrons. Pour les décrire, on apparente le système qu'ils forment à une boite de dimension $L\times L \times L$ remplie d'électrons. Pour commencer, il faut déterminer les différents états microscopiques autorisés. Pour cela on résout l'équation de Dirac (pour conserver une description quantique et relativiste), en considérant que les électrons ne peuvent s'échapper de la boite (fonction d'onde nulle aux bords) : \begin{equation} i\hbar \gamma^\mu \partial_\mu \psi - mc \psi = 0 \mbox{ et } \psi (t, \vec{x}) = 0 \mbox{ si } x_i \in \{ 0, L \} \end{equation} En recherchant les solutions sous formes d'ondes on trouve : \begin{equation} \psi (t,\vec{x}) = \begin{pmatrix} \phi\\ \left [ \dfrac{\vec{\sigma} \vec{p}}{E+mc^2} \right ] \phi \end{pmatrix} e^{\frac{i}{\hbar}\left( Et - \vec{p} \cdot \vec{x}\right )} \end{equation} où $E = +\sqrt{m^2c^4 + p^2c^2}$, l'expression relativiste de l'énergie. L'application des conditions aux limites donne $p_i = h n_i / L$ avec $n_i \in \mathbb{Z}$. (Même résultat avec l'équation de Schrodinger, donc non relativiste). Maintenant que l'on connait l'ensemble des micro-états, la question est de connaitre les grandeurs thermodynamiques que sont la densité, la densité d'énergie et la pression et de les relier. On définit la fonction $f_i(E_i)$ définie comme le nombre d'électrons dans l'état $i$. Les électrons étant des fermions, pour un équilibre thermique, ils suivent la distribution de Fermi-Dirac. Ainsi, le nombre d'électrons $n_i$ dans un état $i$ est dans ce cas donné par : \begin{equation} f_i(E_i) = \dfrac{g}{e^{E_i/k_B T} + 1} \end{equation} Où $g$ est la dégénérescence de spin (pour un spin 1/2 comme c'est le cas pour les électrons, $g=2$). Ici, chaque état est déterminé par les nombres quantique $n_x,n_y,n_z$ tels que $p^2 = \frac{h^2}{L^2} (n_x^2 + n_y^2 + n_z^2)$. Le nombre $N$ d'électrons est donné par la somme des espérances moyennes associées à chaque état : \begin{equation} N = f_i(E_i) = g \sum_{n_x = -\infty}^{+\infty} \displaystyle \sum_{n_y = -\infty}^{+\infty} \displaystyle \sum_{n_z = -\infty}^{+\infty} f \left (E(n_x, n_y, n_z)\right ) \end{equation} Remarquons que les niveaux d'impulsions (et donc d'énergie) sont de moins en moins espacés quand $L\to +\infty$, si bien que l'écart entre deux niveaux consécutifs devient infinitésimal. On peut donc transformer les sommes en intégrales selon :[?] \begin{equation} \sum_{n_x = -\infty}^{+\infty} \to \dfrac{L}{h} \displaystyle\int_{-\infty}^{+\infty} dp_x \end{equation} L'expression du nombre d'électrons $N$ devient alors : \begin{equation} N = g\dfrac{L^3}{h^3} \displaystyle\int_{-\infty}^{+\infty} \displaystyle\int_{-\infty}^{+\infty} \displaystyle\int_{-\infty}^{+\infty} f \left (E(p_x, p_y, p_z)\right ) dp_x dp_y dp_z \end{equation} L'intégrande ne dépendant que de $E$ qui ne dépend que de la norme de $\vec{p}$ (pas de sa direction), il est intéressant de passer en coordonnées sphériques : \begin{equation} N = g\dfrac{L^3}{h^3} \displaystyle\int_{\theta = 0}^{2\pi} \displaystyle\int_{\phi = 0}^{\pi} \displaystyle\int_{p = 0}^{+\infty}p^2 \sin{(\phi)} f(E(p))dp \\ = 4\pi g\dfrac{L^3}{h^3} \displaystyle\int_{0}^{+\infty} f(E(p)) p^2 dp \end{equation} Enfin, la densité d'électrons $n$ vaut simplement $N/L^3$ et donc : \begin{equation} n =\dfrac{ 4\pi g}{h^3} \displaystyle\int_{0}^{+\infty} f(E(p)) p^2 dp \end{equation} L'énergie totale du système $U$ est donnée par la somme des énergies moyennes de chaque état $U_i = f_i E_i$. En sommant sur tous les états autorisés on trouve : \begin{equation} U = g \displaystyle \sum_{n_x = -\infty}^{+\infty} \displaystyle \sum_{n_y = -\infty}^{+\infty} \displaystyle \sum_{n_z = -\infty}^{+\infty} f \left (E(p_x, p_y, p_z)\right ) E(n_x, n_y, n_z) \end{equation} Cette somme peut être transformée en intégrale par le même processus de continuisation que précédemment. La seule différence est la présence d'un facteur $E$ supplémentaire dans l'intégrale : \begin{equation} U = 4\pi g\dfrac{L^3}{h^3} \displaystyle\int_{0}^{+\infty} f \left (E(p)\right ) E(p) p^2 dp \end{equation} La densité d'énergie est simplement $\rho = U/L^3$, et donc : \begin{equation} \rho = \dfrac{4\pi g}{h^3} \displaystyle\int_{0}^{+\infty}f \left (E(p)\right ) E(p) p^2 dp \end{equation} La pression des électrons d'impulsion $p$ est $pv/3$ [?] Par ailleurs $v = pc^2/E$. [?] De là : \begin{equation} P = \dfrac{4\pi g}{3h^3} \displaystyle\int_{0}^{+\infty}f \left (E(p)\right ) \dfrac{p^4 c^2}{E(p)} dp \end{equation} Si les électrons sont à l'équilibre thermique, ils suivent la distribution de fermi-dirac et donc : \begin{equation}\left\{\begin{matrix} n & = & \dfrac{ 4\pi g}{h^3} \displaystyle\int_{0}^{+\infty} \dfrac{p^2 dp}{e^{E(p)/k_B T} + 1}\\ \rho & = & \dfrac{4\pi g}{h^3} \displaystyle\int_{0}^{+\infty} \dfrac{p^2 E(p) dp}{e^{E(p)/k_B T} + 1} \\ P & = & \dfrac{4\pi g}{3h^3} \displaystyle\int_{0}^{+\infty} \dfrac{1}{E(p)} \dfrac{p^4 c^2 dp}{e^{E(p)/k_B T} + 1} \end{matrix}\right.\end{equation} Les intégrales peuvent être réécrites à l'aide des variables $u = E/mc^2 = 1+\frac{p^2}{m^2c^2}$ et $x = mc^2/(k_B T)$ : \begin{equation}\left\{\begin{matrix} n & = & \dfrac{ 4\pi g m^3 c^3}{h^3} \displaystyle\int_{1}^{+\infty} \dfrac{u \sqrt{u^2-1} du}{e^{ux} + 1}\\ \rho & = & \dfrac{4\pi g m^4 c^5}{h^3} \displaystyle\int_{1}^{+\infty} \dfrac{u^2 \sqrt{u^2-1} du}{e^{ux} + 1} \\ P & = & \dfrac{4\pi g m^4 c^5}{3h^3} \displaystyle\int_{1}^{+\infty} \dfrac{(u^2-1)^{3/2} du}{e^{ux} + 1} \end{matrix}\right.\end{equation} On s'intéresse ici à l'équation d'état $n \to P (n)$ puisque la relation nécessaire à la résolution du problème est celle entre la densité de masse d'électrons $\rho_m = n m$ et la pression $P$. Les intégrales peuvent être évaluées numériquement. Si les effets thermiques ne dominent plus, un cas extrême à envisager est le cas où tous les niveaux en dessous d'une certaine énergie de seuil $E_F$ sont occupé. On parle d'état dégénéré. Ceci permet de maximiser la densité d'électrons à une énergie totale donnée. Dans ce cas la fonction $f(E)$ vaut 1 en dessous de $E_F$ et 0 au dessus : \begin{equation} f_d(E) = \left\{\begin{matrix} 1 & \mbox{ si } & E \leq E_F \\ 0 & \mbox{ si } & E > E_F \end{matrix}\right. \end{equation} Et donc : \begin{equation}\left\{\begin{matrix} n_d & = & \dfrac{ 4\pi g m^3 c^3}{h^3} \displaystyle\int_{1}^{u_F} u \sqrt{u^2-1} du\\ P_d & = & \dfrac{4\pi g m^4 c^5}{3h^3} \displaystyle\int_{1}^{u_F} (u^2-1)^{3/2} du \end{matrix}\right.\end{equation} On note $n_0 = \dfrac{ 4\pi g m^3 c^3}{h^3} $ et $P_0 = \dfrac{4\pi g m^4 c^5}{3h^3}$. Le régime dégénéré peut être résolu analytiquement : \begin{equation} \displaystyle\int_{1}^{u_F} u \sqrt{u^2-1} du = \dfrac{1}{2} \displaystyle\int_{0}^{u_F^2 - 1} \sqrt{t} dt = \dfrac{1}{3} \left (u_F^2 - 1\right )^{3/2} \end{equation} Et \begin{equation} \displaystyle\int_{1}^{u_F} (u^2-1)^{3/2} du = \displaystyle\int_{0}^{\cosh^{-1} u_F}\sinh^4{(t)} dt \\ = \dfrac{3}{8} \cosh^{-1} u_F - \dfrac{1}{2} u_F \sqrt{u_F^2 - 1} + \dfrac{1}{8} u_F \sqrt{u_F^2 - 1} (2u_F^2 - 1) \end{equation} Ce qui donne, en définissant $x \equiv 3\dfrac{n}{n_0}$ : \begin{equation} P = P_0 \left [ \dfrac{3}{8} \sinh^{-1}{\left (x^{1/3} \right )} + \sqrt{1+ x^{2/3}} \left ( \dfrac{1}{4}x- \dfrac{3}{8} x^{1/3} \right ) \right ] \end{equation} Similairement on peut montrer que la densité d'énergie peut s'écrire : \begin{equation} \rho_e =\dfrac{3}{8} P_0 \left [ \sinh^{-1}{\left (x^{1/3} \right )} + \sqrt{1+ x^{2/3}} \left ( 2x- x^{1/3} \right ) \right ] \end{equation} Les courbes $n/n_0 \mapsto P/P_0$ sont calculées numériquement (facteurs dimensionnés exclus). On trouve

Diagramme de phase gaz d'électrons
Diagramme de phase gaz d'électrons (gnuplot)
Diagramme de phase d'un gaz d'électrons sans interactions. La courbe noire correspond à une distribution de fermi-dirac. La courbe rouge correspond à un gaz dégénéré, dans lequel tous les états en dessous d'une certaine énergie sont systématiquement occupés. La zone rouge est interdite par le principe d'exclusion de Pauli. Il existe deux régimes asymptotiques pour le gaz dégénéré.
On observe pour un gaz dégénéré deux régimes différents :
  • Faible densité : $P \sim P_0 \left ( \dfrac{n}{n_0} \right )^{5/3}$ (courbe en pointillés)
  • Haute densité : $P \sim P_0 \left ( \dfrac{n}{n_0} \right )^{4/3}$ (courbe en traits discontinus)
Un gaz dicté par les effets thermiques se comporte comme un gaz dégénéré à forte densité et comme un gaz parfait à basse densité. (La relation pression/densité pour fermi dirac est une droite,

Résistance à la gravité

Dans une naine blanche, la force qui compense la pression de dégénérescence des électrons est la gravité. On peut montrer à partir de la relativité générale que l'équilibre se traduit par l'équation de Tolman-Oppenheimer :

\begin{equation} \left( 1 - \frac{2 G M(r)}{c^2 r} \right) P'(r) = - \frac{G}{r^2}\dfrac{1}{c^2} \left( \rho_m(r) + \rho_e(r) + P(r) \right) \left(M(r) + 4 \pi r^3 \frac{P(r)}{c^2} \right) \end{equation} $P$ est la pression, $\rho_m$ la densité d'énergie de masse de la matière baryonique (qui constitue l'essentiel de la masse d'une étoile), et $\rho_e$ celle du gaz d'électrons. $M(r)$ est la masse comprise dans la sphère de rayon $r$ centrée au coeur de l'étoile. La pression qui domine est celle de dégénérescence donc $P$ est la pression du gaz d'électrons. Par ailleurs la masse est reliée à la densité de matière et d'énergie par : et \begin{equation} M'(r) = 4\pi r^2 \dfrac{\rho_m(r) + \rho_e(r)}{c^2} \end{equation} On peut écrire $\rho_m \simeq n_b m_p c^2 $. où on définit le rapport entre densité baryonique et d'électron $\mu \equiv n_b / n_e$. Alors on a $n_e = \rho_m / (\mu m_p c^2)$. En définissant $\rho_0 \equiv n_0 m_p c^2$, il vient que $x = 3 \rho_m / (\mu \rho_0)$. Les naines blanches étant principalement constituées d'éléments tels que le carbone, il y a en moyenne un proton et un neutron pour chaque électron donc $\mu = 2$ On définit les variables adimensionnées associées : $p \equiv P/P_0$, $\epsilon = \rho_e/\rho_0$, $\xi = r/R_{\odot}$ et $m = M/M_{\odot}$ L'équation devient : \begin{equation} \left( 1 - \frac{2 G M_{\odot} m(\xi)}{c^2 R_{\odot} \xi} \right) \dfrac{P_0R_{\odot}^2 }{G R_{\odot}}p'(\xi) = - \frac{1}{\xi^2 c^2} \left( \rho_0 \mu x/ 3 + \rho_0 \epsilon + P_0 p(\xi) \right) \left(M_{\odot} m(\xi) + 4 \pi R_{\odot}^3 \xi^3 \frac{P_0 p(\xi)}{c^2} \right) \end{equation} En définissant les variables adimensionnées $\alpha \equiv \dfrac{P_0}{\rho_0} = \dfrac{m_e}{3 m_p}$ et $\beta = \dfrac{\rho_0 R_{\odot}^3}{M_{\odot}c^2} = \dfrac{ 4\pi g m_e^3 m_H c^3}{h^3} \dfrac{R_{\odot}^3}{M_{\odot}}$ ainsi que le rayon de schwarszchild du Soleil $r_s = 2GM_{\odot}/c^2$ alors : [?] \begin{equation} 2 \alpha \dfrac{R_{\odot}}{r_s} \left( 1 - \frac{r_s m(\xi)}{R_{\odot} \xi} \right) p'(\xi) = - \frac{1}{\xi^2} \left( \mu x (\xi) /3 + \epsilon(\xi) + \alpha p(\xi) \right) \left( m(\xi) + 4 \alpha \beta \pi \xi^3 p(\xi) \right) \end{equation} Et par ailleurs : \begin{equation} m'(\xi) = 4\pi \xi^2 \dfrac{\rho(\xi)}{\rho_0} = \dfrac{4}{3} \pi\xi^2 \dfrac{\rho_0 R_{\odot}^3}{M_{\odot}}(\mu x + 3\epsilon ) \end{equation} On peut aussi employer l'équation hydrostatique non relativiste : \begin{equation} 2 \alpha \dfrac{R_{\odot}}{r_s}p'(\xi) = -\dfrac{\mu m(\xi) x(\xi)}{3 \xi^2} \end{equation}

Résultat

Les équations d'équilibre sont résolues (Relativité générale ou gravitation newtonienne) et conduisent au résultat suivant :

Masse d'une naine blanche en fonction de son rayon.
Masse d'une naine blanche en fonction de son rayon. (gnuplot | source)
La masse est exprimée en unités de masses solaires. La masse maximale est d'environ 1,44 $M_{\odot}$ selon la gravité Newtonienne et d'environ 1,4 $M_{\odot}$ avec une approche entièrement relativiste. ($\mu = 2$).

Profil de densité d'une naine blanche.
Profil de densité d'une naine blanche. (gnuplot | source)
Profil de densité d'une naine blanche de rayon $R = $ 3700 km.

Effondrement et supernova

On estime que le mécanisme d'effondrement d'une naine blanche donnant lieu a une supernova de type Ia est le suivant : (F. Hoyle, William A. Fowler  1960)

  1. La naine blanche accrète de la matière en général d'une étoile compagnon telle qu'une géante rouge. Sa masse augmente jusqu'à devenir suffisamment proche de la limite de Chandrasekhar. Celle-ci devient alors instable (la pression de dégénerescence ne permet plus de contrer la gravité).

Emploi comme chandelles standards

De façon empirique, on sait au début des années 1990 que les supernovae de type Ia ont une magnitude maximale similaire, et des courbes de luminosité ($t\mapsto L(t)$) semblables. Ces courbes montrent toute une augmentation rapide jusqu'à l'atteinte d'une maximum puis une diminution plus lente.

Courbes de lumière dans la bande B de plusieurs supernovae de type Ia, en magnitude absolue. Données extraites de sne.space.
De là, elles possèdent un certain potentiel en tant que chandelles standard. Une bonne chandelle standard doit avoir une dispersion en magnitude $\Delta M$ faible, pour que la méthode soit précise. Les céphéides variables par exemple, peuvent avoir des magnitudes absolues très différentes, mais celle-ci est fortement corrélée avec leur période - qui est facilement mesurable - si bien qu'on peut déduire leur magnitude intrinsèque avec une dispersion $\Delta M_{V} \sim $ 0,1 (L. N. Berdnikov, A. K. Dambis et al.  1997) . En 1993, Phillips montre à partir de mesures effectuées sur 9 SNe Ia proches (M. M. Phillips  1993) que celles-ci possèdent une dispersion en magnitude maximale intrinsèque de l'ordre de $\pm 0,6$ dans la bande V, et $\pm 0,8$ dans la bande B. Il cite notamment le cas de la supernova SN 1991bg qui est significativement moins lumineuses que les autres. Il note aussi que sa courbe de luminosité dans la bande B au cours du temps semble décroître plus rapidement. Des corrélations sont alors recherchées afin de déterminer si l'estimation de la luminosité maximale peut être affinée à l'aide d'autres observables. Dans la poursuite de l'idée des travaux de Pskovskii en 1984, Phillips teste l'hypothèse d'une corrélation entre rapidité du déclin de la luminosité des supernovae Ia et leur luminosité maximale. Il définit dans ce but un paramètre de déclin noté $\Delta m_{15}(B)$ qui correspond à la variation de magnitude apparente entre le pic de luminosité et 15 jours plus tard. Par la suite cette méthode est encore améliorée, à l'aide de templates ou de remises à l'échelle appliquées aux courbes de lumière (G. Goldhaber, D. E. Groom et al.  2001) . (Adam G. Riess, Alexei V. Filippenko et al.  1998) (S. Perlmutter, G. Aldering et al.  1999)

Ceci ne dépend pas de $L$ puisque la limite $L\to \infty$ que nous avons considérée supprime les effets de bords. Cette équation est vraie pour des systèmes de taille $L \gg L_0 = \dfrac{hc}{k_B T}$. A T = 1000 K (donc vraiment en dessous du minimum pour une étoile), $L_0 \sim 1 \mbox{ m}$, ce qui est négligeable par rapport à la taille de l'étoile. Cette relation est donc valable à l'échelle locale : on peut l'appliquer au contenu de l'étoile entre $r$ et $r+dr$.
La pression est la quantité de mouvement transmise à une paroi contenant le gaz par unité de surface et de temps. Montrer pv/3
\begin{equation}p = \dfrac{mv}{\sqrt{1-v^2/c^2}}\end{equation} donc \begin{equation}v^2\left (1+\frac{p^2}{m^2c^2} \right ) = \frac{p^2}{m^2c^2}\end{equation} et \begin{equation}v^2 = \dfrac{p^2}{m^2 + p^2/c^2} = \dfrac{p^2 c^4}{E^2}\end{equation}
\begin{equation} \left( 1 - \frac{2 G M_{\odot} m(\xi)}{c^2 R_{\odot} \xi} \right) \dfrac{P_0R_{\odot }}{G M_{\odot}\rho_0}p'(\xi) = -\frac{1}{\xi^2 } \left( \mu x (\xi)/ 3+ \epsilon + \dfrac{P_0}{\rho_0} p(\xi) \right) \left(M_{\odot} m(\xi) + 4 \pi R_{\odot}^3 \xi^3 \frac{P_0 p(\xi)}{c^2} \right) \end{equation} \begin{equation} \left( 1 - \frac{r_s m(\xi)}{R_{\odot} \xi} \right) 2 \alpha \dfrac{R_{\odot}}{r_s} p'(\xi) = -\frac{1}{\xi^2} \left( \mu x (\xi)/ 3 + \epsilon(\xi) + \alpha p(\xi) \right) \left(M_{\odot} m(\xi) + 4 \pi R_{\odot}^3 \xi^3 \frac{P_0 p(\xi)}{c^2} \right) \end{equation}

Références