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  • 1964 : Découverte fond diffus cosmologique par Arno Penzias et Robert Wilson.

Découverte du fond diffus cosmologique

Au cours de l'année 1964, deux astronomes américains, Arno Penzias et Robert Wilson, travaillent sur l'antenne cornet d'Holmdel pour les laboratoires Bell. L'objectif de cet antenne construite en 1959 était de détecter l'écho radar de satellites en forme de ballon agissant comme réflecteur. Les deux physiciens devaient cependant s'en servir pour observer la voie lactée à des longueurs d'ondes aux alentours de 7 cm.
Une des difficultés de cette taĉhe est que le faible niveau du signal requiert l'élimination de nombreuses sources de bruit, et notamment du bruit d'origine thermique, par exemple en refroidissant certains instruments jusqu'à 4 K (hélium liquide). Malgré toutes ces précautions, les deux phyisiciens observèrent en mesurant le signal à une longueur d'onde de 7,35cm (4080 MHz) un bruit irréductible équivalent à une température d'environ 3,5 $\pm$ 1 K, indépendant des saisons, dépendant faiblement de la direction, ce qui semblait écarter une origine galactique (B. Bertotti  1990) .

Antenne d'Holmdel
Antenne d'Holmdel
Antenne d'Holmdel, dans le New Jersey.

Parallèlement, Dicke, Peebles, Roll et Wilkinson réétablissent indépendamment l'existence d'un fond de rayonnement photonique dans l'hypothèse d'un Univers né d'un Big Bang chaud. Ils entreprennent même de construire un instrument pour mesurer cet hypothétique rayonnement. Penzias finit par avoir vent de leurs recherches, et décide donc de contacter Dicke par téléphone pour lui exposer leur problème. Celui-ci comprend que le bruit observé par Penzias et Wilson doit être ce fameux rayonnement qu'ils cherchaient à mesurer. En 1965, les deux groupes publient simultanément un papier tenant compte de leurs résultats (A. A. Penzias, R. W. Wilson  1965) (R. H. Dicke, P. J. E. Peebles et al.  1965) , marquant la découverte du fond diffus cosmologique ou CMB (pour Cosmic Microwave Background).

Il faut noter qu'avant 1965, le CMB avait déjà été prédit plus ou moins correctement par Alpher et Herman (1948), et que plusieurs expériences en avaient détecté la trace sans que l'on ne s'en rende compte. En 1940, McKellar avait déjà mesuré une excitation d'une transition vibrationnelle dans la molécule $CN$ en étudiant le spectre micro-onde de certaines régions du ciel, associée à une longueur d'onde d'environ 7 cm. Durant les années 1950, plusieurs expériences de mesures dans les ondes radios comme celle d'Emile Le Roux ont rapporté l'existence d'un bruit d'une valeur d'environ 3 K mais avec de larges incertitudes. En 1960, Ohm, qui travaillait sur l'antenne d'Holmdel (plusieurs années avant Penzias et Wilson), avait déjà décelé et évalué un bruit de quelques Kelvins. Ce résultat avait été cité par deux physiciens russes en 1964 qui firent le lien avec un papier de Gamow évoquant le fond de rayonnement d'origine cosmologique, mais ils conclurent qu'une origine atmosphérique du bruit n'était pas écartée par les résultats de Ohms. Or, il s'agissait d'une erreur d'intérprétation puisqu'Ohm avait précisé dans son rapport que l'origine atmosphérique était écartée. Par ailleurs, Dicke assura qu'il n'était pas informé des travaux d'Alpher, Gamow et Herman sur un rayonnement d'origine primordiale, bien qu'il assista des années auparavant à un séminaire de Gamow sur ses recherches autour de la nucléosynthèse primordiale.

Cette découverte est majeure, puisqu'elle a deux conséquences immédiates :

  • Remise en cause de la théorie de l'état stationnaire au profit du Big Bang
  • Nouvelles perspectives observationnelles en Cosmologie puisque la mesure du CMB (température, spectre, isotropie) est riche en informations

Pour que l'origine cosmologique du fond de rayonnement soit validée, il faut s'assurer que son spectre est bien celui d'un corps noir et que son isotropie est suffisante. Ces deux caractéristiques sont très vite vérifiées dans les années qui suivent (P.G Roll, David T Wilkinson  1967) .

En 1978, Penzias et Wilson reçoivent le prix Nobel de physique pour leur découverte majeure.

Références

En savoir plus

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Constante de Hubble

La constante de Hubble est la constante de proportionnalité $H_0$ qui lie le décalage spectral $z=\lambda_{rec}/\lambda_{em}$ d'un objet céleste vu par un observateur à la distance entre les deux, dans la limite où cette distance est petite. Historiquement, la fuite des galaxies était interprétée en terme d'effet Doppler à faible vitesse pour lequel $z \simeq v/c$. On écrivait donc $v = z c = H_0 d$. Sa première estimation "précise" est due à Hubble en 1929 et était d'environ 500 km/s/Mpc, mais la méthode qui conduisit à cette valeur comportait une erreur. Aujourd'hui on l'évalue à 70 km/s/Mpc.

Démonstration de la relation entre taux d'expansion et distance et de la loi de Hubble

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Un objet émet un signal lumineux dès l'instant $t_e$ et celui-ci est reçu par l'observateur à l'instant postérieur $t_r$. Le signal ayant une certaine période $T_e$, un second "bip" est émis à un instant $t_e+T_e$ et est reçu par l'observateur à un instant $t_r+T_r$. On suppose l'observateur ainsi que la source immobiles dans l'espace en expansion (càd "comobiles"). Les deux signaux parcourent donc la même distance comobile $\chi$ : \begin{equation} \chi = \displaystyle\int_{t_e}^{t_r} \dfrac{cdt'}{a(t')} = \displaystyle\int_{t_e+T}^{t_r+T'} \dfrac{cdt'}{a(t')} \mbox{ (1)} \end{equation} L'intégrale de droite peut être décomposée en trois si bien que : \begin{equation} \displaystyle\int_{t_e}^{t_r} \dfrac{cdt'}{a(t')} = \displaystyle\int_{t_e+T_e}^{t_e} \dfrac{cdt'}{a(t')} + \displaystyle\int_{t_e}^{t_r} \dfrac{cdt'}{a(t')} + \displaystyle\int_{t_r}^{t_r+T_r} \dfrac{cdt'}{a(t')} \end{equation} Donc \begin{equation} \displaystyle\int_{t_e}^{t_e+T_e} \dfrac{cdt'}{a(t')} = \displaystyle\int_{t_r}^{t_r+T_r} \dfrac{cdt'}{a(t')} \end{equation} La période $T$ a vocation à être très petite devant le temps de variation de $a$ (l'expansion de l'Univers pendant un cycle de lumière - $10^{14}$ Hz dans le visible - est négligeable). Ainsi l'expression ci-dessus devient : \begin{equation} \dfrac{T_r}{T_e} = \dfrac{a(t_r)}{a(t_e)} \end{equation} Soit en terme de l'ongueur d'onde et de redshift $z$ : \begin{equation} 1+z \equiv \dfrac{\lambda_r}{\lambda_e} = \dfrac{a(t_r)}{a(t_e)} \end{equation} On constate qu'un Univers en expansion se traduit bien par un allongement des longueurs d'ondes. Pour de faibles distances, $t_r - t_e \simeq d/c$, et donc $a(t_e) \simeq a(t_r) - d \dot{a}(t_r)/c$. Par ailleurs si $t_r$ correspond au temps présent, alors $a(t_r) = 1$ et $\dot{a}(t_r) = H_0$ donc : \begin{equation} z = \dfrac{\lambda_r-\lambda_e}{\lambda_e} \simeq H_0 d / c \end{equation}

Mesures de la constante de Hubble

Avant les années 1990, la valeur de la constante de Hubble était très mal connue. De cette époque on a maintenu l'habitude d'employer par commodité le paramètre sans dimension $h = \dfrac{H_0}{\textrm{100 km/s/Mpc}}$ qu'on s'attendait valoir entre 0.5 et 1. Aujourd'hui, les mesures employent des méthodes assez diverses (plus uniquement l'utilisation de céphéïdes comme chandelles standard), et les valeurs sont en assez bon accord, malgré une petite tension :

Je me souviens d'un post très drôle de LPFR sur Futura-Sciences qui disait en substance, en réponse à une personne qui demandait si la constante de Hubble était variable (cette personne confondait bien-sûr le paramètre de Hubble $H(t)$ et la constante de Hubble qui est sa valeur au temps présent donc bien une constante) :

La constante de Hubble a beaucoup plus changé au cours des décennies qui ont suivi sa découverte que depuis le Big-Bang.
LPFR, 2012
C'est assez drôle mais assez vrai. La première valeur de Hubble était près de dix fois trop grande, et après les travaux de Sandage (qui restreignait $H_0$ à l'intervalle 50-100 km/s/Mpc), il fallut encore plusieurs décennies pour décider à quelques pourcents près.

Références